Votre temps est inestimable, utilisez-le judicieusement…
6 octobre 2025 - (temps de lecture : 8 minutes)
Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire un peu rocambolesque, qui fera appel à votre imagination. Mais promis, rien de compliqué.
Imaginez que vous ayez été tiré au sort et que vous soyez le grand gagnant d'une loterie magique.
Une loterie un peu étrange, à laquelle vous n'étiez même pas inscrit et pour laquelle vous n'aviez rien demandé. Mais voilà, aujourd'hui, c'est votre jour de chance, et vous êtes le grand gagnant.
Cette loterie possède tout de même quelques règles simples mais non négociables :
Une loterie créée par un psychopathe me direz-vous ? Certes, les règles sont étranges, mais vous hériterez tout de même d'une coquette somme d'argent chaque jour, que vous pourrez dépenser comme bon vous semble, sans avoir de compte à rendre à personne et chaque matin, vous pourrez à nouveau dépenser la même somme. Alors oui, un jour, le jeu s'arrêtera mais c'est une raison de plus pour en profiter non ?
Si cette loterie magique existait, que feriez-vous de cet argent chaque jour ? Et quel état d'esprit auriez-vous chaque matin au réveil ?
"Encore une sale journée, il va falloir dépenser près de 90 000 euros sans contrainte" Ou plutôt "génial, encore une journée formidable où je vais pouvoir m'acheter ce que je veux et découvrir de nouvelles choses !"
Vous commenceriez probablement par les évidences : solder vos dettes, faire des achats plaisir, offrir des cadeaux à ceux que vous aimez, partir en voyages, voire même donner une partie de cet argent à des gens dans le besoin ? Il n'y aurait aucune limite sauf votre imagination et cette dernière règle clôturant votre compte un jour ou l'autre.
Et si, en chemin, un jour, quelqu’un vous vole 480 €, cela vous serait complètement égal, indolore, car il vous resterait encore tellement d'argent à utiliser. Et de toute façon, le lendemain, cet argent réapparaîtrait à nouveau ! Il faudrait être fou pour se dire "on m'a volé 480 €, pour éviter qu'on m'en vole plus, je vais brûler les 85 920 € restants, comme ça personne d'autre ne pourra abuser de mon argent".
Mais je sens que je suis en train de vous perdre avec mon histoire loufoque non ? Ubuesque, absurde, farfelue et totalement improbable me direz-vous ?
Cette fois-ci la loterie est un brin plus effrayante n'est-ce pas ? Pourtant le jeu est le même, nous avons simplement changé l'unité.
Comme pour la première version de l'histoire, vous êtes libre de dépenser votre temps pour vous, pour vos proches ou d'en donner un peu à des gens dans le besoin.
Comme pour la première histoire, si on vous "vole" 480 secondes (soit 8 minutes), vous seriez fou de vouloir brûler les 85 920 secondes restantes non ?
Or, 8 minutes, c'est le temps moyen que dure la colère physiologiquement dans votre corps suite à l'interprétation d'un événement extérieur. Un chauffard qui vous coupe la route pour vous rendre au travail, une engueulade avec vos enfants ou un ami, une information contrariante à la TV, peu importe...
Pourtant, qui n'a jamais dit "tu viens de me gâcher la journée", ou "ça y est, mon week-end est foutu" ? Objectivement, n'est-ce pas tout aussi absurde que de brûler l'argent restant à dépenser dans notre journée ?
Alors pourquoi ne passons-nous pas à autre chose et ne nous concentrons-nous pas sur les secondes à venir avant la fin de la journée ? Pourquoi ne nous rappelons-nous pas comme Nietzsche pouvait le dire en latin "Memento Mori", "souviens-toi que tu es mortel", ou "souviens-toi que ton compte en banque sera clôturé sans nécessairement prévenir" ?
Cette petite histoire, ou parabole existe depuis longtemps sous le nom de "the magic bank account" ou "le compte bancaire magique" et j'ai pris plaisir à romancer ma propre version ici. Elle n'a pas d'auteur clairement identifié, bien que certains l'attribuent à l'écrivain français Marc Levy, on en trouve des traces dans d'autres ouvrages.
Alors peu importe d'où vient cette histoire, souvenez-vous-en quand vous passez une mauvaise journée. Souvenez-vous-en quand vous vous levez le matin, avec un état d'esprit un peu négatif. Encore une nouvelle journée où la vie vous offre sans condition 86 400 nouvelles secondes à dépenser comme vous le souhaiterez !
Il y a, derrière ce réalisme, une philosophie qui rend le jeu plus doux : amor fati. "Aimer son destin", disait Nietzsche. Ne vous résignez pas, embrassez chaque euro, chaque seconde de votre journée, cessez de marchander avec la pluie, le chaos des événements extérieurs et les contretemps (contre votre temps).
La vérité, c’est que vivre n’est pas un projet d’épargne. C’est une dépense quotidienne, payée cash, en secondes qui s’allument et s’éteignent. Alors certains me diront "mais à quoi bon ?" ou "pour quoi faire ?", "dans quel but ?" Autrement dit : "quel est le but de ma vie ?"
Cette question hante un jour ou l'autre toute personne qui réfléchit un tant soit peu à son existence.
Il m'aura fallu près de 40 ans pour trouver une réponse qui me convienne. Le but de la vie est simplement de la vivre. D'arrêter de croire qu'on la vivra quand on sera grand, quand on sera à la retraite, quand on sera riche ou que l'on aura atteint tel ou tel but. Le but est simplement de la vivre, une seconde après l'autre.
Alors certes, chacune des 86 400 secondes quotidiennes que la vie vous offre ne seront pas dépensables 100 % à votre guise, il vous faudra bien en consommer pour dormir, vous alimenter, vous déplacer,... Mais il restera tout de même une partie de ce capital temps à votre contrôle total.
Mais pendant combien de temps ? Combien de jours encore ? Si vous n’avez pas la réponse, j’ai mis en place un calcul simple pour estimer combien de minutes “libres” il vous reste à vivre selon votre rythme. Faites-le par curiosité, par honnêteté, par tendresse pour vos futurs soirs.
→ Calculez-le ici